LE RÉVEIL DE CHYNDONAX
par W, VOLLGRAFF
A la mémoire de Franz Cumont.
En 1598 on découvrit près de Dijon, dans la vigne du médecin Jean Guenebauld, une cuve de pierre (pi. I) « de la figure d'vn tônelet, haut d'vn pied de Roy ». Elle portait une inscription (pi. II) qui doit probablement se lire comme suit :
Μίθρης εν οργάδ[ι] χώμα το σώμα καλύπτει Χννδόνακτος ίερεω[ς] αρχηγού, δνσεβ(ίας) απέχον λύσι(ον) οίκον 6ρώ\ν\.
L'authenticité de ce texte est aujourd'hui communément (1). L'objet même est perdu depuis longtemps, mais il a été décrit avec soin par son premier propriétaire (2) et examiné chez lui par des visiteurs de marque. Son authenticité, ou tout au moins celle de l'inscription, a été suspectée déjà du vivant de Guenebauld, sans que nous apprenions sur quel raisonnement on se fondait. De tels soupçons ne prouvent rien. Nombre de découvertes, uniques en leur genre, ont été proclamées fausses par les premiers venus, voire même par des érudits mal informés ou bornés. En pareille matière, on ne doit s'incliner que devant une argumentation Seuls, Montfaucon et Froehner ont combattu l'authenticité
(1) L'inscription a été publiée comme authentique par Franz, CIG, 6798. Elle a été déclarée douteuse par G. Kaibel, Epigr. 585, apocryphe par A. Le- bêgue (et G. Kaibel) IG, XIV, p. 34*, 370*, ubi vide, et par F. Cumont, Myst. de Mithra, II, p. 179.
(2) Cf. J(ean) G(uenebauld), Le réveil de Chyndonax, Dijon, 1621, p. 5. Notre pi. II reproduit la moitié droite de la gravure placée entre les pages 4 et 5 du livre de Guenebauld. Les caractères du texte sont gravés sur le fond de la cuve ; cf. p. 7 : « Et sont escrits à la forme qu'ils sont représentez en la figure du tombeau, cottee C ».
